lundi 17 janvier 2005

Ecrire en science

L'écrit invite à objectiver, à mettre à distance.
Produire des écrits pour d'autres nécessite de les rendre interprétables dans un système de référents qui n'appartient plus en propre à leur seul auteur, et donc de clarifier les savoirs sur lesquels il s'appuie.

En classe de sciences, le travail de production d'écrits n'a pas comme visée principale de montrer que l'on sait écrire, mais bien de favoriser les apprentissages scientifiques de l'élève et de faciliter le guidage pédagogique du maître.

Les élèves sont invités, individuellement ou en groupe, à produire des écrits qui sont acceptés en l'état, et utilisés en classe comme moyens pour mieux apprendre.

Au-delà du texte narratif, très usité à l'école, on introduit d'autres usages de l'écrit.
Ce rapport renouvelé à l'écrit présente un intérêt tout particulier pour les élèves qui n'ont pas spontanément envie d'écrire ou qui ont peu l'habitude de réussir dans ce domaine.

Écrire, pourquoi ?

Écrire pour soi en vue de...

AGIR
• préciser un dispositif
• anticiper sur des résultats, des choix matériels
• planifier …

MEMORISER
• garder trace d'observations, de recherches, de lectures
• revenir sur une activité antérieure
• rendre disponibles des résultats

COMPRENDRE
• réorganiser, trier, structurer
• mettre en relation des écrits antérieurs
• reformuler des écrits collectifs

Écrire pour les autres en vue de…
TRANSMETTRE
• ce que l'on a compris, une conclusion, une synthèse
QUESTIONNER
• une autre classe, un scientifique
EXPLIQUER
• ce que l'on a fait
• ce que l'on a compris
• référer
SYNTHETISER
• hiérarchiser, mettre en relation


Le carnet d'expériences


Il appartient à l'élève ; il est donc le lieu privilégié de l'écrit pour soi, sur lequel le maître n'intervient pas d'autorité ; mais c'est aussi un outil personnel de construction d'apprentissages.

À ce titre, il est important que l'élève garde son carnet tout le long du cycle : qu'il puisse y retrouver la trace de sa propre activité, de sa propre pensée, y rechercher des éléments pour construire de nouveaux apprentissages, des référents à mobiliser ou à améliorer…
Le carnet comprendra aussi bien les traces personnelles de l'élève que des écrits élaborés collectivement et ayant le statut de savoir, que la reformulation par l'élève de ces derniers écrits.

Toutefois, l'élève doit pouvoir ne pas tout garder de ses tâtonnements et de ses brouillons.
Ses critères pour garder ou non une trace doivent concerner la pertinence de l'écrit par rapport à l'intention qui est la sienne, non la qualité intrinsèque de cet écrit en tant que telle.

Les écrits de statuts différents gagneront à être facilement repérables par l'élève : par exemple, chaque fois que possible, la synthèse de classe sera traitée sur ordinateur puis photocopiée pour chacun.

Dans la situation d'écriture en sciences, l'élève mobilise l'essentiel de ses efforts sur le contenu des connaissances en jeu et sur son activité (expérimentation, interactions…).
Il intègre d'autre part des mots, des signes, des codes, spécifiques aux textes à caractère scientifique.

La nécessaire implication des élèves dans le travail doit amener le maître à une tolérance raisonnée. L
es compétences spécifiques liées à la production d'écrits en sciences se construisent sur le long terme.

Le va-et-vient permanent et réfléchi entre l'écrit personnel et l'écrit institutionnalisé favorise l'appropriation par l'élève de caractéristiques du langage scientifique :

– représentations codifiées ;
– organisation des écrits liés aux mises en relation (titres, typographies, connecteurs…), en particulier à la relation de causalité ;
– usages des formes verbales : présent, passif.

Les écrits intermédiaires

Produits par les groupes ou à la suite d'interactions entre élèves, ils permettent le passage du « je » au « nous », la généralisation (passage du « nous » au « on ») se faisant en général en classe entière, avec l'aide du maître. Ils permettent soit le retour de chaque élève sur son propre cheminement, soit l'élaboration de propositions pour la synthèse de classe. Ils sont enrichis par tous les documents mis à disposition des élèves.

Les documents de la classe

Ils s'appuient sur les écrits produits individuellement et par les groupes. Le maître y apporte les éléments d'organisation, de formalisation, qui permettent de résoudre les problèmes posés par la confrontation des outils intermédiaires entre eux.

Le niveau de formulation de ces documents sera compatible avec les niveaux de formulation du savoir établi que le maître aura choisis.

Enfin, il est important que le maître permette à chaque élève de reformuler, avec ses propres mots et supports, la synthèse collective validée. Le maître s'assurera ainsi du degré d'appropriation de la notion

Des fourmis étaient en évidence en classe depuis le 24 octobre 2004.
Le dispositif était celui du tube à essai.
Le démarrage des pontes a été observé à partir de janvier pour Messor.
Tout était noté sur un cahier d'observation.
Chacun vient y écrire ses observations.

Jonathan ( 10 ans) a pris en charge de noter les oeufs parmis Solenopsis fugax, Messor barbarus et Crematogaster scutellaris exposés.

Voici des chiffres de pontes de la reine Crematogaster scutellaris relevés pour le mois de mars.

5 mars : 1
12 mars: 4
15 mars: 6
21 mars: 12
22 mars: 15
25 mars: 16
30 mars :18

Ces chiffres ont été reportés au tableau " noir".
Consigne : que faire de ces chiffres ?
Travail de groupe ( 2/3 élèves)

Voici deux exemples de représentation qui ont été produits.
Un débat a suivi sur l'intérêt de ces tableaux.




































Samantha et Zineb









Mehdi- Jonathan- Moussa

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